17 juillet 2006

« Penser fluvial » Marc Borneck

C'est le credo de Voies navigables de France qui a porté le conseiller régional Vert Marc Borneck à la présidence de sa commission territoriale en Franche-Comté, pour cinq ans.

DOLE. _ Etablissement public en charge de la navigation, de l'écoulement des eaux et de la gestion du domaine fluvial, Voies navigables de France (VNF) entend, dixit son directeur interrégional Pierre Calfas, « mieux coller au terrain ». Il a donc troqué, dans cette perspective, son ancien découpage, calqué sur les bassins, contre un autre, adossé aux régions, ce qui facilite au passage les financements.
A chacune des entités ainsi créées correspond une commis sion territoriale de cinq collèges (élus locaux, Etat, personnels des services de la navigation, usagers, personnalités dites qualifiées). En Franche-Comté, l'une des premières régions à l'avoir mise en place dès le 10 novembre, cette instance sera présidée durant cinq ans par Marc Borneck, conseiller municipal Vert de Dole et conseiller régional.
« Du kayak aux paquebots »
A ses côtés, trois vice-présidents : Jean-Louis Fousseret, le maire PS de Besançon, Martine Voydet, vice-présidente PS du conseil général du Doubs et Jean-Paul Pugin, conseiller général DVG de la Haute-Saône. Ensemble, ils s'efforceront de valoriser le canal du Rhône au Rhin, plus connu sous son (vrai) nom de Doubs, la « petite Saône », par opposition au tronçon à grand gabarit, et le canal de Montbéliard. Selon deux axes : le tourisme et le fret.
« La plaisance fluviale, en France, représente 150 millions d'€ de chiffre annuel et 2.600 emplois permanents pour environ 20 millions d'usagers des voies d'eau toutes activités confondues, du canoë kayak aux paquebots », résume Pierre Calfas. « En Franche-Comté, le nombre de bateaux en location correspond à 6 % du parc national, il existe quelques unités de promenade mais pas de base de péniches-hôtels ».
Si le trafic de plaisance s'avère important sur la « petite Saône », il peine à se développer sur le Doubs, plus délicat à emprunter. Même si un léger frémissement se fait jour avec 75 % des pratiques concentrées sur la période touristique de juin à septembre.
L'atout de la région, c'est le programme ATSR (Avenir du territoire entre Saône et Rhin) décrété par Dominique Voynet, à l'époque ministre de l'Environnement et de l'Aménagement du territoire, après l'abandon du projet de mise à grand gabarit du canal Rhin-Rhône. « Grâce à celui-ci nous disposons d'une enveloppe contractualisée de 6 millions d'€ pour moderniser le réseau Freycinet dont 50 % ont déjà été consommés », se félicite Pierre Calfas, conscient cependant de la gêne occasionnée par ces travaux puisqu'il faut fermer parfois la navigation pour les mener à bien.
« Combler le retard »
« L'enjeu est de taille si nous voulons rendre notre réseau fluvial plus attrayant », insiste Marc Borneck. « Le gel de l'entretien, qui a découlé du projet de grand canal, a été néfaste : écluses en mauvais état, équipements délaissés car condamnés à être détruits, etc. Il nous faut combler tout ce retard. En matière de tourisme, bien sûr, afin d'offrir des services compétitifs aux utilisateurs de la voie d'eau et de la véloroute Nantes-Budapest qui la longera, mais également de fret, en partenariat avec la Bourgogne, pour rentabiliser au mieux la plate-forme multimodale de Pagny, dédiée surtout aux conteneurs, pour laquelle de gros travaux d'aménagement seront engagés en 2005, financés par les Régions Bourgogne, PACA et Rhône-Alpes ».
La génération future de péniches, imaginée dans le cadre du plan Freycinet 2000, qui bénéficiera d'une capacité accrue et sera mieux adaptée aux nouveaux modes de conditionnement des marchandises, sera un atout sérieux pour cette montée en puissance du fluvial face à la route et au rail, même s'il est évident que ces deux modes de transport conserveront une belle avance. En particulier, le système de « groupage » qui permettra à des bateaux d'emprunter l'un derrière l'autre le réseau existant en Franche-Comté, sans avoir à modifier les écluses, puis de se réunir pour constituer un convoi unique, en amont et en aval, sur les sections à grand gabarit.
Jean-Pierre TENOUX (L'est Républicain)
• En 2003, 29.663 tonnes de fret ont été transportées sur le Doubs, dont 16.069 tonnes en transit vers le nord, et les chargements et déchargements ont représenté 12.124 tonnes de charbon et 1.470 tonnes de céréales.

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