15 novembre 2006

Schéma régional "Transports" - Sylvie MEYER

Intervention lors de l'Assemblée Plénière du 13 novembre 2006
Monsieur le Président, chers collègues

Comme vous vous en doutez, c'est une grande satisfaction pour nous, groupe Vert, de voir ce Schéma Régional des Infrastructures et des Transports inscrit clairement dans une perspective de développement durable pour laquelle nous œuvrons avec détermination. C'est d'autant plus important à nos yeux que ce SRIT est un document d'orientation pour les années qui viennent et qu'il doit répondre à certains enjeux essentiels, et même vitaux :
En effet le diagnostic qui sous-tend ce schéma est sans appel : si rien n'est fait pour contrecarrer la tendance, les pratiques de déplacement iront sans doute toujours plus vers le tout-routier, notamment en matière de transport de marchandises et ce avec tous les effets néfastes que cela suppose tant sur le plan environnemental que social et économique.
De même, si rien n'est fait, les inégalités entre les territoires se verront renforcées au nom d'une rentabilité qui fera que des pans entiers de services seront refusés à une partie de nos concitoyens, ceux qui habitent les zones rurales les moins peuplées.

Certes, dans tous les champs qui relèvent directement de sa compétence, le Conseil Régional conduit une politique volontariste qui connaît, on le voit clairement, des succès importants. C'est le cas notamment avec le service des TER, dont la fréquentation a fortement progressé avec un taux de satisfaction des usagers en hausse, succès qui est dû directement à l'amélioration nette de l'offre de service. C'est le cas aussi des lignes TER routières comme celle de LIVEO sur la ligne Besançon -Vesoul.

Mais d'autres axes d'intervention échappent en grande partie à l'action de notre assemblée et dépendent d'une volonté politique de diverses collectivités, voire de partenaires économiques privés.
C'est pourquoi il est essentiel à nos yeux que ces axes apparaissent clairement dans un document engageant pour l'avenir comme l'est le SRIT car pour que ces directions d'action ne restent pas des vœux pieux (et il ne faut pas qu'elles le restent car, je le répète, nous n'en sommes plus là !), il faut les porter résolument, avec une forte volonté politique. Et c'est ce que nous attendons de la mise en application de ce SRIT notamment sur les points suivants :

Premièrement, il faut offrir une alternative réelle à la route pour le transport de marchandise ! Il n'est plus temps de constater et de déplorer, il n'est plus temps de critiquer en paroles l'abandon du frêt par la SNCF ! Il faut peser de tout notre poids sur des décisions essentielles, au premier rang desquelles on trouve la mise au gabarit B1 de la ligne Mulhouse -Dijon. Cette demande figure en page 57 du document, elle porte sur des études, il faut aller, nous semble -t-il résolument au-delà et ne pas laisser ce projet disparaître du futur Contrat de Projets comme cela semble être le cas …

Deuxièmement, il faut aller résolument dans le sens de l'intermodalité : chaque fois que c'est possible, il faut tout mettre en œuvre pour permettre le passage aisé d'un mode de transport à un autre que ce soit pour le transport de voyageurs ou celui des marchandises : cela suppose pour les marchandises des plates-formes de transbordement qui s'adosseront aux lignes ferroviaires ; cela suppose pour les voyageurs des aménagements systématiquement facilitateurs aux abords des gares pour passer de la voiture au bus, au train ou au vélo : des horaires harmonisés, des infrastructures adaptées et regroupées, des billetteries simplifiées et pour cela le projet de centrale d'information régionale et transfrontalière proposé en page 51 nous paraît un excellent projet et il faut pousser pour qu'il se fasse VITE !
Troisièmement, en ce qui concerne le transport de voyageurs, il faut veiller à desservir TOUS les territoires, irriguer l'ensemble de la région, par le train quand c'est possible, ce qui veut dire refuser fermement toute fermeture de ligne ( on voit trop comment des lignes qui ont failli disparaître il y a quelques années connaissent aujourd'hui un succès évident ! Que ferions-nous si on les avait fermées comme tant d'autres qu'il est trop tard pour regretter (ex : la ligne Morez-La Cure )).
Refuser les fermetures de lignes c'est bien sûr aussi et surtout refuser la disparition annoncée de la ligne Paris -Bâle et réclamer haut et fort sa modernisation.
Quand le train n'est pas possible, la ligne LIVEO est un exemple à reproduire sur d'autres lignes d'intérêt régional, qu'elles soient départementales ou interdépartementales.
Et c'est enfin tirer au mieux parti du TGV, puisque TGV il y a…en optimiser l'effet, s'assurer qu'il ne fera pas que traverser la Franche-Comté sans réellement irriguer son territoire : pour cela il convient absolument de le relier efficacement au réseau existant, il faut à Besançon, faire prendre corps au concept de "croix ferroviaire" et mettre en œuvre une volonté politique forte pour le financement d'une liaison Auxon-Viotte optimale et non pas au rabais comme elle semble prévue dans le projet, et arrêter sur ce dossier le jeu de la "patate chaude".

Voilà les enjeux du transport de demain en Franche-Comté : je le répète, nous sommes heureux de les voir figurer dans ce SRIT. A nous tous de veiller à ne pas les laisser sur le papier. C'est à cela que nous, Verts, nous attacherons avec la ténacité que vous nous connaissez.

Merci

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