20 février 2007

Le Mont d'Or menacé


(Projet d’une retenue d’eau et d’une usine à neige)
Les Elus Verts du Conseil Régional de Franche-Comté connaissaient depuis longtemps les envies de certains aménageurs de remédier au regrettable manque de neige par des infrastructures lourdes, énergivores, bruyantes et consommatrices d’eau pour la fabrication de neige artificielle.
Si l’on peut tolérer que de petites installations de production de neige de culture viennent pallier au manque de neige à un moment de la saison, chacun doit comprendre qu’il est illusoire et même déraisonnable de vouloir enneiger artificiellement le tracé de la Transjurassienne, le domaine des Rousses, ou tout le domaine de ski alpin du Mont d’Or..

Eric Durand, Conseiller Régional Vert et Vice président de la Commission Locale de l’eau du SAGE Haut-Doubs/Haute-Loue, décrit le projet du Mont d’Or :
« Imaginez, une réserve d’eau artificielle de 2,2 hectares, d’une hauteur de 12 m, faite de 400 mètres de digues, étanchéifiée par une bâche plastique au col du Morond. Imaginez une pompe remontant 180 m3 d’eau/heure pompés dans un ruisseau (La Jougnena) sur l’autre versant du Mont d’or (coté Piquemiette) ! et tout cela sans être certain qu’il fera assez froid (inférieur à 0°) pour fabriquer une neige persistante ».

Pouvons-nous nous permettre de telles installations, qui contribuent à accentuer notre impact sur le climat et l’environnement ? : Gourmandes en énergie (pompage de l’eau, et production de neige), sollicitant une ressource rare en eau, détruisant l’environnement et le paysage (4,2 hectares de terrassement).
En refroidissant le Mont d’Or, on réchauffe la planète !

S’ils parviennent à leur fin, le Conseil Général du Doubs, et les communes de Longevilles-Mont d’Or et de Métabief, promoteurs du projets, resteront célèbres pour avoir défigurer à jamais un des plus beaux sites et des plus visités de notre région, au mépris des générations futures et de tous les usagers de l’eau.
Il est plus que temps que les élus et les citoyens renouent le dialogue avec la nature et cessent de réfléchir à court terme.

Le projet de captage d’eau envisagé à la source du Mont d’Or aux fins d’embouteillage ou d’alimentation du réseau nécessitera la mise en place d’un périmètre de protection. Celui-ci sera incompatible avec la dispersion, même sous forme de neige, d’une eau pompée dans une rivière située en contrebas.

Par ailleurs, le projet de pomper l’eau dans le bassin hydrographique du Rhin (La Jougnena, affluent de l’Orbe), pour la déverser dans celui du Rhône, est contraire à toute loi hydrologique.
La question se pose aussi du respect du principe de solidarité amont/aval, dont le SAGE doit être garant, ici vis-à-vis de nos amis Suisses.
Parce que ce projet se situe sur le périmètre du SAGE Haut-Doubs/Haute-Loue, il doit être conforme à ses prescriptions.

Eric Durand, en tant que Vice-Président de la Commission Locale de l’Eau chargée d’appliquer le SAGE, interpelle ainsi Christian Bouday son Président, afin qu’il réunisse rapidement la CLE pour examiner ce projet, avant toute décision.
La MISE (Mission Inter Services de l’Eau) devant se réunir prochainement, l’avis de la CLE devrait être sollicité au préalable.

Inquiets sur l’avenir du massif, les Elus Verts proposent qu’une réflexion avec tous les acteurs concernés s’engage pour envisager avec lucidité une nouvelle politique touristique en particulier et économique en général de notre massif.
Plutôt que de s’obstiner et gaspiller les deniers publics (9 millions d’euros pour la seule réserve d’eau), il est temps d’investir dans un tourisme durable, avec des équipements respectueux de l’environnement et ne niant pas les évolutions climatiques, comme le définit le Schéma Régional du Tourisme : « Réussir le pari d’un tourisme qui s’inscrit dans une stratégie de Développement Durable ».

Les Conseillers Régionaux Verts ne peuvent souscrire à un choix économique à très court terme, voire incertain. Aussi, rendront-ils compte des dérives économiques et des atteintes à l’environnement que de tels projets engendreraient.

Les élus Verts du Conseil Régional de Franche-Comté

2 commentaires:

Anonyme a dit…

notre région vit grace au tourisme comment voulez vous faire venir des touriste s'il n'y a pas de neige il ne vont (pour la majorité d'entre eux )venir pour nos beaux sapin vert.certe il serai domage de construire une retenu mais l'avenir du dévloppement de notre région en dépent.Comment voulez vous organser une tranjurassienne sans neige ? Commen voulez vous remplassez les petit commerce loueurs de ski, les hotel, restaurant? l'eau de toute maniere s'infiltre dans le sol pour rejindre la jougnegna de plus le versant piquemiette a des source qui sorte de partout.
pratiquant le vtt le ski et la peche étudiant au collége de mouthe je pense indispensable des cannon a neige.

Les Conseillers Régionaux Europe Ecologie-Les Verts a dit…

Les Verts et les Conseillers Régionaux Verts sont conscients de l’importance de l’économie du tourisme dans nos régions de montagne. L’aménagement et le développement durable de ces territoires de moyenne montagne, est une de leurs grandes préoccupations. A Métabief, comme dans le nord Franche-Comté, dans les Vosges. Ils s’inquiètent des politiques départementales actuelles, pas uniquement parce qu’elles portent atteinte à la préservation des ressources en eau et à l’environnement, mais aussi parce qu’elles leur semblent faire des choix qui ne permettront pas de pérenniser cette économie. Les investissements en jeu sont importants. L’enneigement artificiel n’est possible qu’à des températures inférieurs à 2°C.Le réchauffement climatique annoncé,laisse penser que ces investissements lourds ne pourront permettre de sauver les saisons de neige que pour une dizaine d’années encore.
Au-delà, il est possible que ces territoires ne soient plus que des « friches touristiques », comme c’est déjà le cas d’autres anciennes stations de moyenne montagne, à l’abandon.
Les choix courageux de la reconversion partielle peuvent être pris dès maintenant, pour éviter d’en arriver là.
L’OCDE s’inquiète lui-même de cette fuite en avant : « la plupart des exploitants recourent à la technologie au lieu de modifier leurs comportements », écrit-il.

PS : dans votre message, notez que vous faites une petite erreur. L’eau prélevée sur le bassin de la Jougnena est reversée sur le bassin versant « de Métabief » et non pas de « Piquemiette », et ne rejoint donc absolument pas la Jougnena après infiltration. Le débit de cette dernière est donc bien amputé de la quantité prélevée. Par ailleurs ce changement de versant d’un coté à l’autre du Mont d’or, transfère de l’eau du bassin versant du Rhin, vers celui du Rhône.