20 décembre 2014

Assemblée plénière 18 et 19 décembre 2014 : Intervention sur l'Energie

Intervention de Brigitte Monnet sur la politique "Energie"






Nous ne pouvons que nous féliciter de la priorité donnée dans ce budget à l’efficacité énergétique avec une hausse de 14,3% en API et AE, hors plan de soutien au BTP (6,77 M€ contre 5,92 M€) et ceci dans un contexte de diminution des fonds publics. Oui, pour nous la priorité c’est bien de diminuer nos consommations énergétiques (c’est bon pour notre balance commerciale) notamment dans le bâtiment car l’on sait qu’avec les transports c’est le plus gros émetteur de gaz à effet de serre. 

La France, en accueillant la COP 21 en décembre 2015 à Paris a une responsabilité particulière, elle est désormais à la manœuvre pour engager des négociations en vue d’un accord ambitieux. Après la 20ème conférence de l’ONU sur le climat à Lima, dont un accord a minima a le mérite de poser les bases des discussions qui doivent avoir lieu, en France à Paris, d’ici un an seulement, il faut réaffirmer la nécessité d’un accord mondial en 2015.

La France porte une lourde responsabilité et devra être exemplaire, nous devrons aussi être exemplaires à tous les niveaux des différentes collectivités dont la nôtre. Le dérèglement climatique s’accélère et nous place sur une pente dangereuse. Il rend impensable, et même irresponsable, toute idée de recours supplémentaire à des ressources fossiles. Le GIEC signale que pour ne pas dépasser les 2 à 2°5 d’augmentation des températures, c’est maintenant que les décisions doivent être effectives.

J’aime à rappeler que la Franche-Comté a été pionnière dans le domaine de l’efficacité énergétique et le reste grâce au programme Effilogis. Effilogis est désormais une référence au niveau national.   Aucune région n’arrive aujourd’hui à de tels chiffres de rénovation BBC notamment des logements sociaux, près de 3000 logements sociaux rénovés depuis 5ans. Les bailleurs sociaux ne s’y trompent pas, ils ont bien compris tout l’intérêt de ces rénovations pour leurs locataires, pour qui rénovation énergétique veut dire charges moins importantes donc gain de pouvoir d’achat pour des foyers qui en ont bien besoin. 

Néanmoins, il faut noter qu’aujourd’hui les pouvoirs publics se substituent au système marchand pour apporter les garanties bancaires via des fonds de garantie, et mettre en place le tiers financements qui est une condition indispensable pour répondre à la non solvabilité de personnes en précarité sociale. C’est en effet un enjeu de justice social.
Ces outils financiers sont indispensables pour la massification de la rénovation énergétique.
La réflexion sur un fonds de garantie en direction des copropriétés est en cours, il faudra rapidement aboutir tout comme il conviendrait, dans le cadre du programme européen Elena, de rappeler les engagements de la caisse d’épargne, avec laquelle la Région a signé en avril 2014 une convention-cadre de partenariat. Cette convention qui permet d’avancer l’argent des subventions, de débloquer de l’écoPTZ (bonifié à 0%); et si besoin d’apporter en complément de financement un prêt bonifié, via la banque KfW, à des taux inférieurs au marché. On peut regretter aujourd’hui que certaines succursales de la Caisse d’Epargne ne connaissent toujours pas l’existence de ce protocole… 

Dans les réponses au public, il convient de conforter le rôle et la place des nos Espaces Infos Energie, énormément sollicités ce qui prouve l’intérêt de nos concitoyens pour la transition énergétique.

Si je reviens à la politique « énergie » il est important de développer les énergies renouvelables au niveau des bâtiments mais nous devons aussi avoir une réflexion au niveau des quartiers et des territoires. Nous anticipons ainsi, comme nous l’avions fait avec l’efficacité énergétique à un niveau BBC, ce qui sera demain la RT 2020, c’est-à-dire le bâtiment à énergie positive ou BEPOS et nous devons dans le cadre de l’aménagement du territoire impulser la transition des territoires en territoires à énergie positive. 

Et je ferai mienne les préconisations du CESER, je cite « La politique d’aménagement du territoire est d’ailleurs très bien structurée autour de l’urbanisme, de la transition énergétique, mais elle n’intègre pas la politique des énergies renouvelables. Le CESE suggère son intégration afin qu’elle se développe en cohérence avec les territoires ». Lorsque nous soutenons le projet de parc éolien à Chamole, et je me félicite de l’engagement de la Région sur ce beau projet, projet innovant car il intègre la participation citoyenne et le maintien d’argent sur ce territoire, nous sommes bien dans l’aménagement du territoire.

Il m’apparait important aujourd’hui que toutes les énergies soient appréhendées ensemble pour le territoire et non pas séparément comme actuellement.
 Diminuer les consommations et développer les énergies renouvelables vont dans le sens de la transition énergétique et plus globalement la transition écologique. Je me réjouis d’entendre chaque jour un peu plus évoquer l’idée qu’il faut dorénavant penser négawatts plutôt que Mégawatts.
 
Miser sur la transition énergétique c’est donc faire le choix d’arrêter d’envoyer des milliards d’euros pour importer des vieilles énergies, fossiles et fissiles, et choisir de les investir localement, c’est financer nos entreprises et nos artisans, c’est redynamiser nos territoires et créer des centaines de milliers d’emplois.

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