25 novembre 2009

Bilan du Préfet - réponse d'Eric Durand

Lors de la venue du Préfet de Région
Assemblée plénière le 20 novembre 2009


On savait que vous nous présentiez le bilan de l’action de l’Etat pour 2008, mais en vous entendant, sur certains points, M. Le préfet, nous avons eu l’impression d’entendre l’intervention de l’Etat, non pas d’il y a un an, mais d’il y a 20 ou 30 ans, quand le conseil régional n’avait quasiment pas d’actions et de compétences limitées.

A moins que ce soit la préfiguration de ce qui nous attend après 2014 !

L’état est présent partout, sur tout, dans notre région.
De l’investissement d’EDF auprès de Général Electrique, à la sécurisation des parcours professionnels, en passant par le soutien aux entreprises et l’innovation, le développement durable, l’énergie, la biodiversité. Même dans tous les discours électoraux, nous n’oserions jamais nous approprier autant de politiques !

Vous parvenez même à citer l’action d’un Ministre de la Coopération à la mise en place d’un fond de réindustrialisation en Franche-Comté. Vos propos renforcent nos craintes devant la réforme des collectivités dont vous avez parlée, qui, sous couvert de modernité (une réforme est par essence moderne) et d’économie (supprimer 3000 élus en France, vise à diminuer l’affluence et l’autonomie des collectivités). Surtout, d’ailleurs celle des départements et des régions.
Toucher aux communes et à ses 36 700 maires aurait été sans doute trop dangereux !

Je m’inquiète, M. Le Préfet, de votre exercice de ce jour dans 5 ans !
Quels seront vos partenariats avec la région ? Puisque vous en avez cités de nombreux dans vos propos et nous vous en remercions.
Le resserrement et le recentrage de nos compétences s’appliquent- ils au partenariat que nous appliquons avec l’Etat dans les CPER, notamment ?
Accepteriez vous, M. Le Préfet, que nous limitions nos investissements aux seules compétences qui nous seront allouées ; à l’heure où vous nous sollicitez, notamment, pour notre participation dans votre PDMI, dans la LGV, dans la recherche ?
Il ne s’agit pas me semble-t-il, de compétences régionales !

Sur la réforme structurelle des collectivités, Marc Borneck en a parlé tout à l’heure, et vous-même M. le Préfet, la création du conseiller territorial ne résout pas le problème du cumul de mandat, comme vous l’avez dit, mais le consacre, puisque ce conseiller siègera dans les deux collectivités en même temps, autant qu’il instaure le bipartisme, aboli la parité dans les régions (à comparer au nombre de femmes élues dans les départements), et incite au clientélisme (et oui, rapprocher l’élu du terrain signifie souvent devenir l’obligé de ses administrés et privilégie l’intérêt de son canton plutôt que de sa région).

J’aimerais, M. le Préfet, que vous me disiez en quoi le mille-feuilles territorial va-t-il perdre des strates, puisque, communes, intercommunalités, départements, régions sont concernés et même seront créés des métropoles, et des pôles métropolitains qui s’ajouteront à cet empilement.
Seul victime de cette réforme, sera la strate des pays.

J’aurais bien d’autres questions à vous poser, M. le Préfet, mais elles relèveraient plus de questions philosophiques, puisque vous avez fait allusion à la disparition de Levis Strauss, qu’à des questions politiques.
J’aimerais connaître, par exemple, en quoi la croissance pourrait-elle assurer un avenir joyeux, et la décroissance une austérité ? Sur quel fondement idéologique, puisque vous évoquiez les idéologues, pouvez-vous faire reposer l’association de la décroissance et celle de l’austérité ?

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