27 mars 2011

Motion Fessenheim : intervention Alain Fousseret

Assemblée Plénière du 25 mars 2011,
Présentation de la motion par Alain Fousseret

L’écolo militant anti-nucléaire pose ses valises, nous ne souhaitons pas ouvrir aujourd’hui le débat sur une pertinence ou une nécessité de sortir de l’industrie électro nucléaire, ni sur les modalités nécessaires pour s’en passer. Non je parlerai simplement en tant qu’élu régional à d’autres élus.

Depuis des années, beaucoup d’élus japonais, en phase avec les responsables industriels nippons ont nié le risque d’une telle catastrophe nucléaire comme celle de Fukushima.
Inimaginable, impossible, « on a tout prévu », nos centrales sont prévues pour résister aux tremblements de terre et aux tsunamis, de plus le Japon n’est pas l’Ukraine moribonde, nous avons une sécurité technologique de pointe.
Ils étaient en plein autisme nucléaire, refusant de voir la réalité du risque.
Quel drame !!!! Qu’il arrive un tel accident nucléaire, pour qu’après un premier déni de gravité de l’accident, ils se retrouvent muets, silencieux, tétanisé par la monstruosité de leur responsabilité.
Et c’est le peuple japonais qui en paie les frais, et ce sont d’humbles travailleurs du nucléaire qui font ce qu’ils peuvent avec des lances à incendie pour éviter l’expansion de cette catastrophe. Ils savent aussi par la même, que la contamination qu’ils reçoivent risque de leur être fatale, à court, moyen ou long terme.
Pourquoi ces responsables techniques et politiques ne sont-ils pas volontaires pour aller les aider ?

Aujourd’hui, on ne peut plus dire que l’accident nucléaire est impossible dans un pays technologiquement avancé.
Notre région est située à proximité de la plus vieille centrale nucléaire française, la centrale de Fessenheim construite en 1977 qui a le même âge que celle de Fukushima.
En 2000, un rapport de l’Autorité de sureté nucléaire indiquait que certaines fonctions de sauvegarde assurant le refroidissement du réacteur 1 Fessenheim pourraient ne plus être assurés en cas de séisme. ET n’oublions pas la grande diversité des risques, three Miles Island, Tchernobyl, Fukushima n’ont pas les mêmes origines.
Quel sera la cause du prochain accident ? Acte terroriste style un avion de Bâle qui s’écrase dessus a près son décollage ? dérive liée à la sècheresse estivale ? incompétence, défaut de vigilance ou même essai de sureté qui s’emballe comme à Tchernobyl ?

Malgré cette vétusté de Fessenheim, EDF à demandé à prolonger l’exploitation de la centrale.
Et c’est dans quelques semaines, au mois d’avril que l’autorité de sureté nucléaire doit rendre son avis autorisant ou non une prolongation de l’exploitation du réacteur n°1 de la centrale pour 10 ans de plus.

Mardi dernier les 2 gouvernements cantonaux suisses de Bale ont demandé à la France et a EDF de fermer la centrale en question : « Le dernier accident nucléaire grave qui vient de survenir au Japon renforce notre opinion que la centrale nucléaire de Fessenheim représente une menace sérieuse pour la population de la région, souligne le communiqué »

La chancelière allemande Angela Merkel a annoncé la semaine dernière l'arrêt immédiat, pour trois mois, des sept réacteurs nucléaires les plus anciens du pays, après l'accident nucléaire au Japon. Le plus ancien, celui de Neckarwestheim 1, en Bade-Wurtemberg, sera mis à l'arrêt définitivement.
Fessenheim a un an de moins que cette dernière. Accident après accident, nous sommes de plus en plus éclairés sur les impacts de tels événements sur les populations voisines

Serions nous plus sur que nos voisins suisses et allemands ?, plus certains que le risque pris en vaux la chandelle ?

Cher collègue, je pose calmement, simplement le sens de notre responsabilité d’élu. Ne nous enlisons pas dans le comportement des élus japonais jusqu’au 10 mars dernier.

Notre motion, respectueuse de la diversité d’analyse, se borne simplement à la demande de l’application du principe de précaution face aux réalités qui sont révélées depuis quelques jours.

Je vous invite, hors posture de doctrine quelconque, hors toute analyse politicienne ou électorale, à vous associer à cette demande que nous ne voulons voir comme empreinte d’une démarche responsable.

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