Intervention
Brigitte Monnet - Assemblée Plénière du 20 mars 2015
« Volet
Transition énergétique et écologique » du CPER
Mon
intervention portera plus particulièrement sur le volet transition
énergétique et écologique du CPER.
Nous notons avec satisfaction que ce volet représente presque 20% des crédits contractualisés. Ces crédits vont permettre de poursuivre et d’amplifier des politiques entreprises depuis déjà quelques années et ils confortent les orientations prises dans le SRCAE et le SRCE pour la partie biodiversité. On y retrouve également les 3 éléments indispensables de la transition énergétique qui sont la sobriété, l’efficacité énergétique et la production d’énergies renouvelables.
Pour la
réussite de la nécessaire transition écologique nous avons besoin
de constance dans les politiques qui sont mises en place que ce soit
pour celles qui vont dans le sens de l’atténuation du dérèglement
climatique que celles qui vont en direction de l’adaptation en
particulier de la biodiversité et de l’économie des ressources.
Par ailleurs nous aurons besoin
pour son succès de coopérations efficaces et volontaristes avec les
territoires infrarégionaux.
L’accent
est mis dans ce volet sur l’efficacité énergétique des bâtiments
anciens, ce qui est cohérent, avec plus de 40% des crédits de ce
volet. En FC les bâtiments en
résidentiel et tertiaire représentent 43 % des consommations
finales d’énergie.
Le
programme Effilogis, depuis 2009 maintenant, est empreint de
constance. Bien sûr, il évolue, il s’adapte, il s’enrichit,
notamment pour réussir la nécessaire massification de la
rénovation.
Je note
avec intérêt la volonté de soutenir et de renforcer les Espaces
Info Energie ainsi que les Conseillers en Energie Partagée car nous
devons pouvoir répondre efficacement à la demande de nos
concitoyens et de façon beaucoup plus volontariste aller à leur
devant pour déclencher l’acte de rénovation énergétique
notamment aux moments clés de la vie d’un bâtiment comme le
changement de sa toiture par exemple ou la vente du bien.
Nous
devons également comme il est indiqué dans ce volet favoriser les
partenariats et mutualiser les moyens pour plus d’efficacité.
Espérons dans un contexte mouvant au niveau des exécutifs des
départements que les pactes territoriaux énergie-bâtiments
pourront aboutir, car la cohérence des politiques de rénovation est
indispensable pour la réussite de ce programme sur l’ensemble du
territoire.
Si les
bailleurs sociaux, dans notre Région, aujourd’hui sont dans une
dynamique de rénovation basse consommation, tout reste à faire
concernant les copropriétés. Bien sûr c’est beaucoup plus
compliqué lorsque la décision doit être prise par une multitude de
propriétaires et de plus pour un projet commun. C’est pourquoi
l’accompagnement au travers de plateforme de rénovation
énergétique et la mise en place du fond de garantie devront voir le
jour rapidement.
Et puis
nous avons l’opportunité de soutenir des expérimentations comme
l’auto rénovation accompagnée. Je sais que l’Agence nationale
de l’habitat expérimentera en 2015 de nouvelles modalités de
financement pour les projets réalisés pour partie par les
propriétaires eux-mêmes. Concernant l’efficacité énergétique
nous nous devront d’être particulièrement attentif à la qualité
et donc la formation par des professionnels pour garantir qu’au
bout des travaux il y aura des gains conséquents sur les
consommations d’énergie et qu’un certain nombre de nos
concitoyens sortiront de la précarité énergétique.
Une
étude menée en Angleterre et reprise en France par la Fondation de
l’abbé Pierre met en évidence qu’un euro investi dans les
passoires thermiques c’est 45 centimes d’économisés sur la
santé publique.
La
formation des professionnels et des lycéens engagés dans des
formations aux métiers du bâtiment constitue un axe majeur pour
gagner le pari de l’efficacité et de la massification. La
formation par le geste évoqué dans ce CPER permet d’intégrer une
dimension véritablement pratique dans les formations relatives à
l’efficacité thermiques. L’enjeu n’est pas tant l’acquisition
de nouvelles compétences que de travailler au perfectionnement de
leur mise en œuvre. Le pôle énergie dont la mission est la montée
en compétence des entreprises aura un rôle majeur à jouer en lien
avec les plateformes praxibat qui maillent l’ensemble du territoire
franc-comtois.
Pour
rappel, dans un contexte ou les entreprises du bâtiment rencontrent
des difficultés, depuis le début du programme Effilogis ce sont 15
millions d’aide qui ont été apportées pour les logements
déclenchant ainsi environ 300 millions de travaux ; il faut
savoir qu’un million de travaux c’est 13 à 16 emplois directs.
L’axe
énergies renouvelables a besoin d’impulsions fortes sur nos
territoires, plus de 10 millions d’€ y seront consacrés dans ce
CPER, c’est plus que nécessaire. Le dérèglement climatique et
ses conséquences nous imposent des réponses à la hauteur des
enjeux, nos concitoyens ne comprendraient pas l’inaction des
pouvoirs publics. Aujourd’hui nous ne produisons que 15% de notre
consommation, nous devons donc aller chercher à l’extérieur de la
Région 85% de notre énergie. Imaginons toute la plus value
engendrée par la multiplication de petites et moyennes unités de
production d’énergie renouvelable, le nombre d’emplois qui
seraient créés, maillant l’ensemble du territoire, portées par
les collectivités infrarégionales avec une appropriation par nos
concitoyens grâce à leur participation à l’élaboration des
projets et leur financement. Cela permettra, dans un contexte de
raréfaction de l’argent public de garder l’argent dans les
territoires au lieu de le dépenser à l’extérieur pour importer
notre énergie. Nous avons tout ce qu’il faut pour développer la
production d’énergies renouvelables, le soleil, le vent, l’eau,
le bois et des déchets pour alimenter de petites unités de
méthanisation.
Au-delà
de la question d’efficacité énergétique et de développement des
énergies renouvelables ce sont bien nos modes de consommation et de
production qui sont interrogés. Ce volet du CPER en tient compte
tant sur l’aspect économies des ressources d’énergie que de
l’éco conception.
La
transition énergétique n’est pas un slogan. Nous savons
connaissons les ingrédients de la transition énergétique :
efficacité, sobriété et énergies renouvelables et nous savons que
des milliers d’emplois sont à la clé.
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